Francis Vila est un agriculteur soucieux de l’environnement, doté d’un esprit curieux et féru d’innovation. Dans son exploitation agricole baignée par le soleil, entre Perpignan et la frontière espagnole, il a réhabilité puis déployé plusieurs hectares de serres bioclimatiques équipées de panneaux photovoltaïques. Ce qui devait n’être qu’une expérimentation s’est transformé en véritable activité complémentaire, qui lui permet d’assurer une production agricole biologique de grande qualité. Bruno Oms, son directeur administratif et financier, nous en dit plus sur l’activité de Visolar, une belle entreprise agricole productrice d’électricité verte et française pour Plüm énergie.
Nom du producteur :
Francis Vila
Localisation :
Corneilla-del-Vercol, Pyrénées-Orientales, France
Type d’énergie :
électricité photovoltaïque
Capacité :
14 Mégawatts-crête (soit BLABLA)
Les + :
panneaux photovoltaïques sur serres agricoles biologiques sur 15 hectares
Plüm – Comment est née cette idée de serres agricoles photovoltaïques chez Visolar ?
Bruno Oms – Nous sommes avant tout agriculteurs. Nous cultivons, en agriculture 100% biologique, des légumes sous serres vitrées (blette, céleri, brocoli, salade, etc.) ainsi que des fruits en plein champ (principalement des kiwis). Monsieur Vila pratique le maraîchage et l’arboriculture sur ces terres des Pyrénées-Orientales, depuis plus de 50 ans. C’est un homme pragmatique et, comme tout agriculteur bio, il est particulièrement sensible aux problématiques environnementales. C’est ainsi qu’il s’intéresse de longue date aux technologies qui permettent d’utiliser plus intelligemment l’énergie, car l’agriculture peut être très consommatrice en la matière.
De fil en aiguille, profitant d’un des meilleurs taux d’ensoleillement de France, il en est venu à réhabiliter d’anciennes serres abandonnées, en y intégrant des panneaux photovoltaïques. Ce qui a permis de préserver ce patrimoine, tout en assurant leur autonomie énergétique et leur rentabilité. La production d’électricité a rapidement dépassé les attentes, ce qui l’a encouragé à poursuivre dans cette voie, en développant avec des experts techniques de nouveaux modèles de serres bioclimatiques photovoltaïques sur d’autres parcelles. Pour Plüm énergie, nous disposons aujourd’hui d’une puissance installée de 14 Mégawatts-crête sur 15 hectares de terres agricoles, ce qui permet d’alimenter plusieurs milliers de foyers en électricité française.
C’est ainsi qu’est née la branche Visolar de l’entreprise, alliant l’agriculture biologique à la production d’électricité renouvelable. Nous sommes aujourd’hui une trentaine de salariés dans le sud de la France, et notre équipe se développe encore sur la partie solaire.
Plüm – Comment s’articulent ces deux activités ? Qu’apporte la production d’électricité à celle agricole ?
Bruno Oms – Disons tout d’abord que la production d’électricité est un filet de sécurité financier pour l’activité agricole, qui nous permet de ne jamais sacrifier la qualité de nos produits. En effet, l’ensoleillement est à peu près constant d’une année sur l’autre, donc nous pouvons compter sur un volume de production électrique fiable et stable. Pour l’agriculture c’est une autre paire de manches : les aléas climatiques ou sanitaires sont de plus en plus nombreux et une bonne année n’est jamais garantie.
Plutôt que de multiplier les traitements face à un parasite ou un champignon qui attaqueraient nos cultures, nous conservons notre pratique bio, quitte à accepter une baisse de rendement des récoltes. La production d’électricité est ainsi un véritable bouclier, qui nous permet de privilégier la qualité des produits plutôt que la quantité.
Ensuite, l’installation des panneaux photovoltaïques peut aussi être un atout dans les pratiques culturales, par l’ombre qu’ils apportent aux plantes, notamment aux heures chaudes de la journée en été.
Plüm – Et quelles sont les contraintes agricoles ? Et les spécificités de vos installations pour y répondre ?
Brunos Oms – Il faut trouver le juste équilibre pour obtenir une bonne production agricole d’une part, et une bonne production électrique d’autre part. Les panneaux photovoltaïques sont placés sur la pente sud des serres, et le reste de la serre reste vitré pour laisser passer la lumière directe vitale pour les plantes. De plus, nous avons tenu à ce que chaque rang de serres soit espacé d’au moins 12 mètres, de telle sorte à ce que l’ombre des panneaux photovoltaïques ne soit pas portée sur la rangée de derrière. Pour maximiser la production électrique à l’hectare, nous aurions pu opter pour une installation beaucoup plus dense, mais cela se serait fait au détriment de la partie agricole – qui reste notre cœur de métier.
Nous réfléchissons également à comment valoriser au mieux l’espace de terres agricoles laissé entre les rangées de serres. Dans certaines parcelles, nous avons ainsi planté des chênes truffiers, qui peuvent bénéficier de l’ombre des serres et des panneaux solaires. Et nous testons d’autres cultures.
« Il faut trouver le juste équilibre pour obtenir une bonne production agricole d’une part, et une bonne production électrique d’autre part. »
Plüm – Comment voyez-vous l’avenir pour ces synergies de production ? Quels sont vos principaux défis ?
Bruno Oms – Nous croyons en l’innovation et nous avons confiance dans la recherche et la science pour lever progressivement les freins technologiques auxquels sont confrontés le secteur des énergies renouvelables, notamment sur les questions de recyclage des installations ou du stockage de l’électricité.
Ce qui nous préoccupe davantage, en tant que citoyens et en tant qu’agriculteurs, c’est le dérèglement climatique. Nous constatons année après année son impact sur nos cultures. Nous sommes dans une région viticole, et on n’y cultivera certainement pas la vigne dans 50 ans de la même manière qu’aujourd’hui. De notre côté nous réfléchissons, par exemple, à l’installation de panneaux solaires orientables, capables de produire de l’électricité tout en procurant une ombre protectrice aux vignes aux heures les plus chaudes de la journée en période estivale.
Nous sommes donc dans une démarche d’adaptation constante. Nous souhaitons continuer à développer les bonnes synergies entre l’agriculture biologique et les énergies renouvelables, et trouver les moyens de valoriser au mieux les deux.
Plüm – Un dernier mot pour les clients de Plüm ?
Bruno Oms – Je ne peux que les encourager à continuer de réfléchir sur leur consommation d’énergie. Nous devons collectivement faire davantage pour enrayer le réchauffement global, et a minima atteindre nos objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Que chacun soit moteur pour pousser autour de soi le développement des énergies renouvelables. Un pays comme l’Espagne déploie chaque année en nouveaux panneaux solaires l’équivalent de ce que la France a mis plus de 15 ans à installer… Nous avons donc une sacrée marge de progression et peut-être cela devra-t-il passer par davantage de dispositions légales ou institutionnelles pour inciter à aller dans ce sens ? En tout cas, faire le choix d’un fournisseur d’électricité verte est un pas dans la bonne direction. Et manger du bio français aussi bien sûr !
Merci beaucoup à Bruno Oms et à Visolar ! Chez Plüm énergie, nous sommes fiers de pouvoir proposer cette énergie verte et française à nos clients, et de soutenir une agriculture biologique de qualité.