Agri-voltaïsme : le meilleur des deux mondes à Moncrabeau ☀️🐑

Basée à Roquefort dans le Lot-et-Garonne, c’est sur les terres voisines de Moncrabeau que REDEN a développé un modèle innovant et vertueux d’agri-voltaïsme, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture locale. Cette toute nouvelle centrale, qui fournit de l’électricité verte aux clients de Plüm énergie depuis l’automne 2021, a en effet été pensée pour permettre l’installation d’un éleveur et d’un apiculteur sur une parcelle agricole en friche depuis plus de 30 ans. Olivier Bousquet, responsable Grands Projets de REDEN, nous raconte cette aventure.

Nom du producteur :

REDEN

Localisation :

Moncrabeau, Lot-et-Garonne, France

Type d’énergie :

électricité photovoltaïque

Capacité :

10,6 Mégawatts-crête  (soit la consommation annuelle moyenne de 18 000 foyers français)

Les + :

réinstallation de cultures et d’élevage sur 15 hectares

Plüm – Pouvez-vous nous en dire plus sur la toute nouvelle centrale agri-voltaïque de Moncrabeau ?

Olivier Bousquet – La centrale de Moncrabeau nous tient particulièrement à cœur, car REDEN est née en 2008 à quelques kilomètres de là, près d’Agen. C’est aussi la première installation à voir le jour grâce au partenariat tissé avec la Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne, qui vise à mieux valoriser, grâce à l’énergie photovoltaïque, les terres agricoles délaissées. 

Concrètement, il s’agit d’une friche agricole de 15 hectares qui n’a pas été cultivée depuis plus de 30 ans, en raison d’un sol acide peu productif. La Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne et le propriétaire du terrain se sont entendus sur l’installation d’une exploitation agri-voltaïque. Comme son nom l’indique, il s’agit de développer au même endroit une activité agricole et la production d’énergie solaire. 

Pour la partie agricole, un apiculteur bio de la région a ainsi pu installer sur ce terrain une vingtaine de nouveaux ruchers, tandis qu’un berger sans terre des environs y fait paître son troupeau, avec une surface qui lui permet d’envisager un accroissement de son cheptel, grâce à un pâturage tournant dynamique. Concernant la partie photovoltaïque, REDEN a installé une surface équivalente à 5 hectares de panneaux solaires, avec une puissance de 10,6 mégaWatts-crête, permettant de couvrir la consommation annuelle de 7500 Français environ.

Plüm – Abeilles, ovins et panneaux solaires peuvent donc co-exister ?

Olivier Bousquet – Absolument ! Nos panneaux solaires sont en fait montés sur des “trackers”, c’est-à-dire de hauts mâts très solides, dotés d’une tête orientable qui suit la course du soleil. Cela présente de nombreux avantages.

Tout d’abord, les panneaux sont situés à plus de 2 mètres de hauteur, ce qui préserve tout l’espace nécessaire au sol pour la déambulation du cheptel, tout en prodiguant un ombrage bénéfique au troupeau comme à la diversité de plantes qui poussent en prairie en dessous, en plein cœur de l’été notamment. Par ailleurs, les mâts sont suffisamment écartés les uns des autres pour permettre, si nécessaire, le passage de machines agricoles. Enfin, la possibilité d’orienter les panneaux en fonction de l’heure de la journée représente un gain de production d’électricité verte et locale de plus de 10%, ce qui est significatif.

Concernant les abeilles, l’apiculteur a pu planter dès 2020 de nombreuses haies d’essences mellifères, toujours avec l’accord du propriétaire de la parcelle. Et ce dernier a même semé un nouveau couvert végétal sur toute la parcelle pour le pâturage du troupeau. 

Bref, nous sommes vraiment dans un cercle vertueux, et le tout à partir d’une terre qui n’était plus valorisée depuis des décennies !

Plüm – Est-ce un schéma que vous pensez pouvoir développer ailleurs ?

Olivier Bousquet – Alors attention, cela n’aurait évidemment pas de sens d’installer des panneaux solaires sur des terres agricoles déjà productives. En revanche, revaloriser des friches délaissées grâce à l’agri-voltaïsme, cela nous semble tout à fait pertinent. 

L’installation de panneaux solaires sur les ombrières de parkings ou les toits des centres commerciaux ne suffira pas pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de CO2. Il est donc nécessaire de trouver d’autres surfaces pour développer le photovoltaïque. 

Or, dans le même temps, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux, la taille de leurs exploitations augmente et ils doivent se concentrer sur les meilleures terres. Il y a donc un potentiel important pour l’agri-voltaïsme, afin d’assurer une production électrique conséquente tout en valorisant des parcelles qui seraient abandonnées autrement. 

Nous y travaillons ainsi avec conviction, dans le Lot-et-Garonne bien sûr, mais également avec les chambres d’agriculture d’autres départements qui se montrent particulièrement intéressées par le sujet. Nous cherchons toujours à créer un ancrage local fort, en ouvrant les projets au financement participatif des habitants de la région, mais aussi à des projets pédagogiques liés au territoire, comme ce que nous le développons avec le lycée agricole de Nérac, dont les élèves viendront régulièrement relever les sondes d’observation installées dans les ruches, pour suivre l’alimentation des abeilles notamment.

« Revaloriser des friches délaissées grâce à l’agri-voltaïsme, cela nous semble tout à fait pertinent. »

Plüm – Les “trackers” permettent des gains de production importants. Travaillez-vous sur d’autres innovations en ce sens ?

Olivier Bousquet – REDEN est un acteur majeur dans le secteur du photovoltaïque, présent en France et à l’international. Nous développons, construisons et exploitons des centrales photovoltaïques. et nous disposons de notre propre usine de modules photovoltaïques dans le Lot-et-Garonne. 

A ce titre, nous investissons dans la Recherche et le Développement, notamment sur les questions du pilotage de l’énergie solaire d’une part, et du stockage de l’électricité d’autre part, qui sont deux des principaux défis de notre industrie. La part des énergies renouvelables va augmenter considérablement dans le mix énergétique européen au cours des 30 prochaines années, et il faut pouvoir proposer des solutions qui s’intègrent avec le plus de fluidité possible dans les réseaux actuels et futurs.

Plüm – Un dernier mot pour les clients de Plüm ?

Olivier Bousquet – Nous sommes très enthousiasmés par les projets que nous développons à Moncrabeau et ailleurs avec Plüm énergie, acteur indépendant et engagé, car non seulement nous produisons de l’électricité renouvelable locale, mais nous permettons également à des agriculteurs ou des éleveurs d’exploiter des terres jusqu’ici délaissées. Je pense que les clients de Plüm peuvent être fiers de rendre l’un comme l’autre possibles ! Et, tout naturellement, nous avons choisi Plüm énergie comme fournisseur d’électricité de nos bureaux et usines en France 😉

Merci beaucoup à Olivier Bousquet et à REDEN ! Chez Plüm énergie, nous sommes en effet fier·es de participer au développement de projets de production d’énergie verte et locale, qui ont un impact positif sur les territoires et s’inscrivent dans la transition énergétique à long terme. 

« Les panneaux solaires sont situés à plus de 2 mètres de hauteur, ce qui préserve tout l’espace nécessaire au sol pour la déambulation du cheptel, tout en prodiguant un ombrage bénéfique au troupeau comme à la diversité des plantes. »