Énergie polluante : production, consommation, destruction…

Les sources d’énergie les plus polluantes ont toutes un point commun : elles consomment des matières fossiles. Ces matières fossiles sont riches en carbone et en hydrogène ; c’est pourquoi nous parlons “d’hydrocarbures”. Les hydrocarbures se sont formés lentement, dans le sous-sol, il y a plus de cent millions d’années. Ce sont essentiellement des matières organiques décomposées. Ainsi, le charbon provient surtout de débris végétaux. Le pétrole, lui, provient plutôt d’organismes marins, et principalement de plancton… Et même quelques dinosaures, à la marge, qui finiront dans le réservoir de votre voiture – drôle de pensée, n’est-ce pas ? Enfin, les gaz hydrocarbures sont issus de diverses fermentations, et leur processus de formation est similaire à celui du pétrole.

Problème : quand les hydrocarbures sont consumés, ils se mélangent à l’oxygène et libèrent de grandes quantités… de CO2. Ainsi, les énergies fossiles sont efficaces, souvent bon marché, et malheureusement très polluantes. Pire : contrairement à l’énergie éolienne, ou l’énergie hydraulique par exemple, les hydrocarbures sont non-renouvelables. De fait, les réserves se raréfient déjà… Il faudra donc vite trouver une solution !

Le charbon : énergie polluante par excellence

Le charbon ne sert pas que pour allumer des barbecues ! Cette source d’énergie est l’une des plus anciennes connues ; elle est devenue un symbole de la révolution industrielle et même de la modernité…

Petite Histoire de la centrale à charbon

Il y a plus de mille ans, les Chinois utilisaient déjà du charbon pour le chauffage et la cuisine. Cet usage domestique va se répandre progressivement en Europe, surtout dans les régions peu boisées. Au 18e siècle, le charbon va prendre une place de plus en plus importante dans l’artisanat (verrerie, distilleries, etc.) puis dans l’industrie ; en effet, les machines à vapeur fonctionnaient toutes avec du charbon, comme les bateaux, les locomotives, et même certaines voitures.

En 1882, Thomas Edison fait construire les deux premières centrales électriques au monde ; l’une à Manhattan, l’autre à Londres. Et bien sûr, ce sont des centrales à charbon. Depuis, ce type d’énergie s’est répandu sur toute la planète…

Le charbon : une énergie polluante… qui domine sans partage.

Aujourd’hui, le charbon est la première source de production d’électricité dans le monde. La moitié des centrales à charbon sont en Chine ; les États-Unis sont deuxième, et l’Allemagne reste un gros producteur.

Bonne nouvelle : depuis 2015, cette croissance semble s’infléchir. On construit moins de centrales à charbon. En France, par exemple, il n’en reste plus que quatre ; et toutes doivent fermer d’ici quelques années (l’objectif initial étant 2022).

Au niveau mondial, la situation est néanmoins contrastée. La Chine, par exemple, continue de miser sur cette énergie bon marché, et souhaite l’augmenter de 30 % d’ici 2030 – cela revient à construire presque deux centrales à charbon chaque mois !

Énergie polluante : bilan catastrophique des centrales à charbon

Le charbon pollue deux fois. D’abord au moment de l’extraction, car les mines sont très polluantes. Ensuite, au moment d’être consumé dans les centrales ; là, le charbon se place en dernier parmi les hydrocarbures ; il rejette 1,5 fois plus de CO2 que le gaz, et 1,3 fois plus que le pétrole.

En fait, à l’échelle planétaire, on estime que les centrales à charbon comptent pour 40 % de toutes les émissions de CO2. C’est pourquoi tous les experts s’accordent sur un point : si nous voulons freiner le dérèglement climatique, il faut envisager une sortie du charbon, qui reste l’énergie fossile la plus polluante de toutes.

Mine de charbon - Lachlan Unsplash
Une mine de charbon - © Lachlan Unsplash

Les centrales au fioul

Le mot fioul vient de l’anglais “fuel” et désigne tout simplement… un dérivé de pétrole. Certaines centrales, donc, brûlent du pétrole et convertissent la chaleur en électricité. Ce procédé est devenu moins populaire à partir des années 1970 et des chocs pétroliers… Mais il existe encore.

Une espèce disparue sur notre territoire…

En France il existe encore, chez les particuliers, des chaudières au fioul, mais celles-ci devraient être interdites en 2022.

De même, en 2018, EDF a fermé la dernière centrale au fioul… de la métropole. Car sur l’île de la Réunion, la Centrale thermique du Port-Est continue d’alimenter un quart des foyers en électricité. Il n’est pas prévu, pour le moment, de la remplacer.

… Mais encore populaire dans le monde !

EDF ferme les centrales au fioul en métropole… Mais souhaite encore en construire ailleurs, par exemple en Guyane, en périphérie de Cayenne. Le projet, rendu public au printemps 2020, soulève actuellement une intense polémique.

Les prix du pétrole étant instables, avec une tendance à la hausse, les centrales au fioul tombent néanmoins en désuétude. On lui préfère le gaz ou le charbon.

Une énergie polluante

Le fioul, comme le charbon, est une énergie fossile. Ainsi, les centrales au fioul rejettent du CO2, qui est un gaz à effet de serre… Mais pas seulement. Par exemple des chiffres officiels montrent que la centrale au fioul de Porcheville (France) rejetait, par année, jusqu’à 80 000 kilos de particules fines PM10 – ces même particules responsables des pics de pollution que l’on évoque souvent en Île-de-France.

Energie polluante : puit de pétrole
Un puit de pétrole

Les centrales au gaz

En France, il existe encore onze centrales au gaz, qui répondent à 7 % des besoins nationaux. Dans le monde, par contre, la part du gaz dans le mix énergétique augmente.

La moins polluante… des énergies polluantes

Attention à la dénomination répandue : “gaz naturel” ! Celle-ci laisse entendre que le gaz serait plus ou moins écologique, profitant d’une confusion possible avec le biogaz (quelque chose de tout à fait différent). En effet, le “gaz naturel” demeure une énergie fossile, plus précisément un hydrocarbure, issu du sous-sol, et non-renouvelable.

La combustion du gaz émet 25 % moins de dioxyde de carbone que le pétrole, et moitié moins que le charbon. Pourquoi, dans ce cas ne pas l’utiliser davantage ? C’est que les prix du gaz tend à augmenter d’année en année, suivant globalement les courbes du pétrole. Une instabilité dont les États préfèrent se défaire…

L’origine du gaz : un problème caché…

Le gaz est une denrée mal répartie ; à elle seule, la Russie compte pour 20 % de la production mondiale. Puis viennent les États-Unis, le Canada, le Qatar… Ainsi, miser sur le gaz, c’est aussi augmenter sa dépendance à l’égard de ces pays.

Enfin, le gaz tend à se raréfier. Les prix augmentent, et donc, les industriels sont prêts à faire de plus en plus d’efforts pour obtenir le fameux hydrocarbure. Ainsi, obtenir du gaz de schiste grâce à la fracturation hydraulique est désormais une pratique rentable… et écologiquement désastreuse… Décidément, énergie et pollution demeurent tristement liées… Quoique ?

Gazoduc et énergie polluante
Un gazoduc, balafrant l’Alaska.

Et si nous sortions sur cercle vicieux ? Soutenir le développement de l’énergie propre, c’est facile ! Il suffit de souscrire un abonnement chez un fournisseur d’énergie verte comme Octopus Energy… Pour une électricité garantie 0 % hydrocarbures.

Benjamin

concepteur-rédacteur

Publié le 20 août 2020

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