Avantages et inconvénients des centrales thermiques

Pologne : EDF va bâtir sa plus grosse centrale thermique (Le Figaro, 2011) ; Fermeture des centrales thermiques: Macron en plein fioul artistique (Libération, 2017) ; Energie : quel avenir pour les centrales thermiques en France ? (RTL, 2020)

Quelles sont ces fameuses “centrales thermiques” dont la presse nous parle régulièrement ? Pourquoi en construit-on en Pologne tandis que la France semble vouloir s’en débarrasser ? En fait, il faut comprendre que le terme “centrale thermique” est extrêmement plurivoque et recoupe des réalités variées. Avant toutes choses nous vous conseillons donc, si ce n’est pas déjà fait, la lecture de notre article détaillant tous les différents types de centrales thermiques.

Pour aller plus loin, aujourd’hui, nous aborderons le sujet de façon critique, en essayant de comprendre pourquoi les centrales thermiques connaissent un tel succès, mais aussi, pourquoi elles attirent autant de détracteurs. Place au débat !

Avantages des centrales thermiques

Quand les médias parlent de “centrales thermiques”, ils font généralement allusion aux centrales thermiques à flammes, c’est-à-dire les centrales qui fonctionnent grâce à la combustion de matières fossiles : le charbon, le fioul, ou le gaz.

Pourtant, nous l’avons dit, cette définition est trop restrictive. Car les centrales nucléaires, comme certaines énergies vertes, sont aussi des centrales thermiques. Dans la suite de cet article, nous essayerons donc d’évaluer les qualités et les défauts de ces différentes technologies.

Certaines centrales thermiques sont écologiques

Écologiques, les centrales thermiques ? Voilà quelque chose que l’on entend pas souvent, et pourtant… Saviez vous que certaines centrales solaires étaient thermiques ? On les appelle plus souvent “centrales solaires thermodynamiques”. Contrairement aux centrales photovoltaïques (qui convertissent les ondes lumineuses directement en électricité), ces centrales utilisent des miroirs pour centrer la chaleur du soleil à l’intérieur d’un fluide caloporteur. C’est la chaleur de ce fluide, ensuite, qui permettra de produire de l’électricité. Exactement comme le solaire photovoltaïque, le solaire thermodynamique utilise donc une source d’énergie inépuisable (le soleil), et n’émet pas de CO2. Mieux : le solaire thermodynamique peut conserver la chaleur pendant des heures. Ce type de central fonctionne donc de jour comme de nuit !

Les centrales géothermiques sont un autre exemple. Ces centrales exploitent la chaleur de la croûte terrestre pour produire de l’électricité ; c’est donc une source d’énergie naturelle, inépuisable, et dont la transformation ne génère pas de CO2.

C’est une source d’énergie stable, et qui s’adapte aux besoins

Nous l’avons dit : les centrales thermiques sont toutes très différentes… Et pourtant : serait-il possible de leur trouver un petit dénominateur commun ? En fait, oui ! Car toutes les centrales thermiques peuvent adapter la production d’électricité selon les besoins ; ce ne sont pas des sources d’énergie intermittentes (comme l’éolien, le photovoltaïque ou l’hydraulique au fil de l’eau).

Certaines centrales thermiques sont particulièrement fortes dans ce domaine : c’est notamment le cas des centrales à charbon, à gaz ou à fioul, et c’est en partie ce qui explique leur succès. En effet, ces centrales fonctionnent grâce à du combustible : il suffit donc d’utiliser plus ou moins de combustible pour produire plus ou moins d’électricité. Les centrales nucléaires, quant à elles, sont adaptables car la fission du réacteur peut être contrôlée – les opérateurs choisissent l’intensité de la réaction.

Les centrales géothermiques, de leur côté, fonctionnent en continu – la croûte terrestre ne change jamais de température ! De même, si les centrales solaires thermodynamique ne stockent pas de combustible, elles peuvent stocker la chaleur directement au sein d’un fluide caloporteur – ce qui revient, au final, un peu au même.

Dans les médias, souvent, les “centrales thermiques” désignent les centrales à charbon.

Inconvénients des centrales thermiques

Adaptables, potentiellement écologiques (dans le cas de la géothermie et du solaire thermodynamique), plutôt peu chères (dans le cas des centrales à flammes)… Si les centrales thermiques ont ces qualités, pourquoi sont-elles aussi décriées ? Encore une fois, nous allons faire du cas par cas.

Certaines centrales thermiques sont très polluantes

Les centrales thermiques à flamme sont la première source d’électricité dans le monde. Malheureusement, ces centrales sont très polluantes, puisqu’elles consistent à extraire du carbone stocké dans le sous-sol (sous forme de charbon, de gaz ou de fioul), à le brûler, puis à le rejeter dans l’atmosphère. Ainsi, ces centrales contribuent directement au réchauffement climatique. A l’échelle mondiale, par exemple, les centrales à charbon sont responsables de près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre.

Tou·te·s les expert·e·s s’accordent à dire que les objectifs de l’accord de Paris ne pourront être remplis qu’avec une sortie rapide du charbon, du fioul et du gaz. Un chemin sur lequel peu de pays sont vraiment engagés…

Les problèmes posés par les centrales nucléaires

Oui : les centrales nucléaires sont des centrales thermiques. Seulement, elles ne fonctionnent pas avec une flamme et une combustion, mais via des fissions. Résultat de ce processus ? Les fameux déchets nucléaires, dont les plus radioactifs peuvent être dangereux plusieurs centaines de milliers d’années. Aujourd’hui, personne ne sait vraiment comment s’en débarrasser. La plupart des ingénieurs espèrent les enfouir très profondément – mais aucun pays n’a pour l’instant franchi le pas.

Par ailleurs, les centrales nucléaires sont potentiellement dangereuses en cas d’accident sismique, d’inondation, de mauvaise maintenance ou même d’acte malveillant. Fukushima reste dans toutes les mémoires. Si ce genre de drame survient dans la 3e puissance mondiale, qui peut se dire vraiment à l’abri ?

Ainsi, nous voyons que le terme “centrale thermique” désigne des réalités très différentes. Si certaines sont polluantes ou potentiellement dangereuses pour les générations futures, d’autres, au contraire, pourraient bien représenter l’antidote à la crise climatique ! Un paradoxe… d’actualité brûlante.

Benjamin

concepteur-rédacteur

Publié le 15 juin 2021

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