Biogaz : définition, production, utilisation, …

Bio, bio, bio… Il semblerait que le monde entier n’ait plus que ce mot à la bouche ! Et pourtant, signifie-t-il vraiment quelque chose ? Le bio est-il nécessairement l’allié du bien ? Quelque chose de bio, est-ce forcément quelque chose d’écologique ? Après tout, le pétrole et le charbon sont naturels ; oserait-on parler de biopétrole et de biocharbon – et pourquoi pas ? Aujourd’hui nous allons voir, au-delà des mots, qu’il existe effectivement différentes sortes de gaz pouvant être source d’énergie. Certains sont plus écologiques que d’autres, et cela, notamment, tient à la manière dont ces gaz sont obtenus. Le “biogaz” est donc une réalité, qui n’usurpe pas son image “verte”.

Alors en avant ! Il est temps de démêler le problème et de redonner aux mots leur sens.

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Le Biogaz : carte d’identité

Le biogaz (ou gaz vert) n’est pas plus naturel que le gaz dit “naturel” (c’est-à-dire le gaz de ville, celui qui sert à chauffer nos casseroles).

Cependant, le premier est obtenu par fermentation de matières organiques, alors que le second est extrait du sol directement. Et ça change tout.

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Qu’est-ce que le gaz vert ?

Le biogaz est principalement composé de méthane (en moyenne 55 %), mais aussi de dioxyde de carbone, et quelques autres composés comme de la vapeur d’eau.

On l’obtient par fermentation de matières organiques ; c’est le fameux procédé de méthanisation. Cette fermentation un peu spéciale doit se faire dans un appareil énorme, et totalement hermétique – car elle ne peut se produire qu’en l’absence d’air. Cet appareil est généralement appelé méthaniseur, même si l’on dit parfois “digesteur”. Le principe, lui, reste toujours le même : en l’absence d’oxygène, certaines bactéries très particulières vont s’activer, se multiplier, et “digérer” les matières en présence… En résultera notre fameux biogaz, mais aussi des déchets solides appelés “digestats” qui pourront servir d’engrais en agriculture.

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Biogaz et biométhane : sont-ils identiques ?

Pas vraiment. En fait, le biométhane est le fils du biogaz. C’est en purifiant le premier que l’on obtient le second !

Ainsi, après purification, le biométhane est essentiellement composé de méthane, à 99 %… Tout comme le gaz naturel (ou “gaz de ville”) qui lui aussi, est composé à 99 % de méthane !

Leurs propriétés sont alors identiques. C’est pourquoi le biométhane peut être injecté dans le réseau de “gaz de ville”, puis utilisé par les chaudières ordinaires, ou par les plaques de cuisine. De même, le biométhane peut-être utilisé par les véhicules adaptés.

Mais au fait… si le biométhane et le gaz naturel sont chimiquement presque identiques… Pourquoi faut-il deux mots pour les désigner ? C’est que leur impact sur l’environnement et la société n’est pas le même.

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Quelles différences entre le biogaz et le gaz naturel ?

Le biogaz (et donc le biométhane) peut être produit n’importe où.

Grande puissance agricole, la France compte par exemple plus de 700 méthaniseurs agricoles sur son territoire.

En revanche, le “gaz naturel” est un produit fossile, extrait du sous-sol de certains États. Les États-Unis et la Russie sont les principaux producteurs, suivis par l’Iran, le Qatar, la Chine et le Canada.

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En ce sens, le gaz naturel pose plusieurs problèmes :

  • La France n’en possède pas (ou très peu). En consommant du gaz naturel, elle augmente donc sa dépendance énergétique.

  • Le gaz doit être importé, par gazoduc ou, le plus souvent, par bateau. Ce qui génère donc beaucoup de pollution.

  • Enfin, le gaz naturel n’est pas une énergie renouvelable. Les experts estiment que les réserves devraient se tarir d’ici une soixantaine d’année – comme le pétrole.

Au contraire, le biogaz est une énergie renouvelable qui favorise la biodiversité, qui peut être produite localement, tout en permettant de traiter un grand nombre de déchets.

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Comment le gaz vert est-il produit ?

En France, le biogaz a plusieurs origines.

Si le secteur agricole est le premier fournisseur, il existe d’autres sources plus étonnantes…

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Le Biogaz domestique : devenez votre propre producteur d’énergie !

Des start-ups commercialisent déjà de petits méthaniseurs pour les familles. Un tel objet pourrait sembler gadget… à moins de regarder les chiffres de plus près !

Par exemple, un petit méthaniseur “digérant” 2 kilos de déchets par jour peut fournir, quotidiennement, jusqu’à 2 heures de gaz en continu ! C’est-à-dire deux heures de cuisine complètement gratuite…

Mieux : vos déchets sont traités de manière écologique, sans partir à l’incinérateur ou la décharge publique. Enfin, vous récupérez à l’issu du processus le fameux digestat, qui pourra fertiliser votre jardin ou vos plantes d’intérieur.

Le biogaz domestique peut vous sembler étonnant… Et pourtant, dans les pays du Sud, les États comme les ONG ont poussé à sa diffusion depuis longtemps. Au Népal, il existerait 150 000 biodigesteurs domestiques ; au Vietnam, 25 000 !

Alors, à quand chez nous ?

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Le Biogaz agricole : la production à grande échelle

Bien sûr, les méthaniseurs domestiques ne pourront jamais satisfaire le secteur des transports ou le secteur industriel. Pour cela, il faudra produire à grande échelle…

En France, la majorité du biogaz est d’origine agricole. Mais la technique se développe, essaimant dans d’autres domaines : le traitement des eaux usées, des boues d’épuration, des biodéchets, et ainsi de suite… Mettant parfois les citoyens à contribution !

Par exemple, à Lille, les biodéchets des habitants sont collectés puis méthanisés. Le biogaz qui en résulte est ensuite réinjecté dans le réseau de bus, qui fonctionne à 100 % grâce au gaz.

Si le biogaz reste minoritaire dans le mix énergétique français, la situation devrait rapidement changer. L’ADEME prévoit d’injecter 10 % de biogaz dans le réseau de ville d’ici 2030.

Pour encourager ce remplacement du “gaz naturel” par le biogaz, et plus globalement, pour encourager la transition énergétique à tous les niveaux, les citoyens peuvent “voter par la consommation” chaque fois qu’ils choisissent un fournisseur d’énergies renouvelables plutôt qu’un fournisseur classique. Votre bulletin, vous le tenez dans les mains !

Benjamin

concepteur-rédacteur

Publié le 12 novembre 2020

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