Depuis plusieurs mois, les autorités alertent sur l’hiver difficile qui nous attend du point de vue énergétique. Une situation particulièrement tendue qui pousse RTE, le gestionnaire du réseau électrique, à envisager pour la première fois de son histoire des délestages programmés et ciblés, c’est-à-dire des coupures d’électricité localisées, temporaires et réparties sur le territoire. On vous en dit plus, pour aborder l’hiver le mieux informé possible !
Un contexte énergétique tendu
Le contexte énergétique actuel est principalement dû à la conjonction de deux évènements exceptionnels. Tout d’abord la guerre en Ukraine, qui exacerbe les tensions sur le marché européen de l’énergie. Ensuite le déficit de production électrique en France, en raison notamment de la maintenance en cours de près de la moitié des réacteurs nucléaires d’EDF – soit environ 30% des capacités de production électrique du pays actuellement à l’arrêt.
Or c’est en hiver que la consommation d’électricité est la plus forte. En effet, l’éclairage mais surtout le chauffage électrique des foyers, des entreprises et des établissements publics sont très énergivores. Aussi, pour prévenir le risque de pénurie électrique cet hiver, le gestionnaire du réseau (RTE – Réseau et Transport d’Electricité) a préparé un plan d’action visant à préserver l’approvisionnement des Français en électricité.
Les leviers pour passer les pics de consommation
Pour passer les pics de consommation électrique, le plan de RTE prévoit plusieurs leviers techniques, directement activables par le gestionnaire du réseau électrique.
🇪🇺 Tout d’abord, importer davantage d’électricité depuis nos voisins européens. Lundi 28 novembre à 12h00, c’est ainsi 10% de l’électricité consommée en France qui provenait de centrales situées à l’étranger (source RTE). Des centrales qui peuvent être aussi bien éoliennes qu’au charbon ou au fioul…
🏭 Ensuite, réduire l’approvisionnement en électricité de certaines grandes industries gourmandes en énergie. On pense notamment aux industries comme le papier et carton, le plastique, la métallurgie ou de l’industrie chimique.
💡Enfin, baisser ponctuellement la tension sur le réseau électrique, ce qui se traduirait, par exemple, par une moindre luminosité de l’éclairage ou une baisse de puissance des plaques de cuisson.
🚨 Mais s’il n’y a toujours pas assez d’électricité pour faire face à la demande malgré ces mesures, RTE prévoit, en dernier recours, la possibilité de procéder à des délestages, c’est-à-dire des coupures d’électricité ciblées, temporaires et réparties sur le territoire.
Quand et comment seront décidés ces éventuels délestages ?
Tout est lié aux conditions climatiques, qui influencent notre consommation électrique. Par exemple, lorsque la température extérieure diminue de 1°C, la demande d’électricité pour le chauffage augmente de 2400 MégaWatts, soit la consommation moyenne des villes de Lyon et Marseille réunies… Sur la base des prévisions météorologiques, RTE anticipe ainsi chaque jour les risques de déséquilibre entre production et demande d’électricité pour les 3 journées à venir.
🚦Un code couleur (vert, orange, rouge) symbolise l’état prévisionnel du réseau pour ces 3 journées, et les usagers sont invités à multiplier les éco-gestes, en particulier les jours classés orange et rouge. La veille au soir de chaque journée rouge, si les prévisions météo confirment un risque de pénurie, RTE peut alors décider de procéder à des délestages le lendemain. Vous pouvez dès à présent retrouver toutes les prévisions de RTE et vous inscrire aux alertes SMS sur l’application ou le site Ecowatt,
Qui est concerné par ces délestages ?
Dès que RTE confirme une opération de délestage pour le lendemain, c’est le gestionnaire de la distribution du courant électrique (ENEDIS) qui prend le relais. Une liste des communes concernées est établie, et tous les compteurs électriques dans ces communes seront automatiquement coupés pendant une période maximale de 2 heures, en théorie sur les heures de pointe (entre 8h et 13h le matin, entre 18h et 20h le soir) quand la demande en électricité est la plus forte.
⛑️ Seuls certains usagers prioritaires ne seront pas concernés : hôpitaux et cliniques, mais aussi certaines installations de signalisation ou industrielles stratégiques, tels que définis par l’arrêté du 5 juillet 1990 sur les consignes de délestages et par la Préfecture.
En revanche, les particuliers, les entreprises, les commerces, les écoles, les transports publics, les feux de circulation, etc. peuvent être impactés, d’où l’importance de s’inscrire aux alertes Ecowatt pour avoir l’information et s’organiser au mieux. Enfin, les foyers des Patients à Haut Risque Vital (PHRV) pourront également être coupés, mais ceux-ci, ou leurs représentants, seront prévenus personnellement par un(e) employé(e) d’ENEDIS.
Dans le cas où plusieurs délestages seraient nécessaires de façon rapprochée, RTE et ENEDIS veilleront à répartir les coupures dans la France entière, de façon à maintenir une équité sur tout le territoire.
Que peut faire Plüm énergie ?
Les fournisseurs d’électricité, comme Plüm énergie (bientôt Octopus), ne peuvent s’opposer à ces coupures décidées par RTE et opérées par ENEDIS. Notre rôle est de vous informer au mieux dans un contexte véritablement inédit : jamais de tels délestages n’avaient été envisagés en France.
En cas de questions spécifiques sur le sujet, ENEDIS a mis en place un numéro de téléphone dédié : 09 70 82 00 70. Notre service client se tient, comme toujours, à vos côtés pour répondre aux demandes plus générales (bonjour@plum.fr / 09 77 55 80 30) et vous trouverez peut-être la réponse à vos questions dans notre FAQ.
Consommons moins, tous ensemble !
Vous pouvez aussi retrouver ici nos astuces et éco-gestes pour diminuer votre consommation d’électricité, éloigner la perspective de ces délestages et continuer à préserver la planète. Chaque geste compte, et nos efforts collectifs seront particulièrement significatifs cet hiver.
Une bonne nouvelle en ce sens pour conclure : RTE vient d’annoncer que la consommation d’électricité sur les 4 dernières semaines a baissé de 6,5% par rapport à la moyenne des années précédentes (retraité des effets météo). C’est le fruit des économies d’énergie réalisées par les ménages et les entreprises sur le mois écoulé !